critique trouvée :

Si Demonbane brille par ses qualités artistiques, ses designs et son atmosphère, son principal intérêt sur le plan narratif est de mêler les points essentiels du Mythe de Cthulu aux archétypes du shonen et des super robots afin de mettre en abîme l’œuvre maîtresse de Howard P. Lovecraft. Il en résulte une production atypique, largement basée sur l'action, l'humour et les petites culottes qui contrastent étrangement mais de manière assez réussie avec l’atmosphère profondément glauque d'horreur cosmique tissée par le maître de Providence tout au long de sa vie.

Si cette attitude artistique a de quoi décevoir (pour ne pas dire choquer) les puristes de Lovecraft, il ne faut pas perdre de vue que celui-ci n'a jamais pris au sérieux ses propres récits, à la lisière du fantastique et de la science fiction, qu'il appelait lui-même des "yog-sothotheries" : ainsi, sous ses dehors de série pour jeunes ados frétillant de testostérone, Demonbane est un réel et somme toute plutôt adroit hommage non pas à l’œuvre de l'auteur mais à sa personne, le titre du tout premier épisode étant déjà un indice difficilement contestable puisqu'il écrivit lui-même cette phrase dans une de ses innombrables correspondances avant que celle-ci devienne son épitaphe...

Pour cette raison, il serait malvenu d'aborder cette production avec l'idée qu'il s'agit d'une adaptation pure et simple de l’œuvre d'H.P.L., car une grave déception pourrait s'ensuivre. Autrement, et si vous êtes fans de super robots, ce dont on ne peut vous tenir aucune rigueur, Demonbane saura vous satisfaire tout en vous donnant peut-être l'envie de découvrir cette œuvre phare des genres de l'imaginaire dont le culte a perduré jusqu'à de nos jours.